Fleet test Skoda Elroq : l’électrique devient (vraiment) moins cher que le thermique

Où situer cet Elroq dans la gamme Skoda ? On peut le voir de deux manières. D’une part, il s’agit du petit frère de l’Enyaq, modèle 100% électrique. D’autre part, on peut le voir comme une version électrique du Skoda Karoq. Ceci est d’ailleurs très important à retenir quand nous en viendrons aux aspects financiers, plus bas, dans notre bilan fleet.

Plus concrètement, nous avons affaire à un SUV compact, de quasiment 4,5 mètres de long. En matière de dimensions, l’Elroq se situe pile entre le Karoq et l’Enyaq. On le reconnait grâce à son tout nouveau langage stylistique baptisé « Modern solid », surtout visible sur la face avant. L’arrière ne bouleversera pas les habitués de la marque, même si certains éléments stylistiques donnent une impression de robustesse et d’ailes élargies.

À bord, c’est une belle surprise ! Bien que l’habitacle fasse la part belle aux matériaux recyclés, ceux-ci restent agréables à voir et toucher. Et selon la configuration retenue, on peut même profiter de belles touches de couleurs ici et là. Jugez plutôt : notre exemplaire d’essai bénéficiait de l’ambiance « Lodge » avec similicuir clair, surpiqûres et ceintures… oranges ! Ça change des « cockpits » sombres et austères. Mais si vous préférez un habitacle noir, plus classique, Skoda le propose aussi dans son catalogue…

Le petit tableau de bord digital reprend toutes les infos nécessaires. Il peut être complété, en option, avec un affichage tête haute. L’écran central de 13’’ est parfaitement proportionné, avec les touches tactiles situées aux bons endroits. On ne s’y perd pas ! Et plus bas, on retrouve quelques boutons physiques essentiels. On a vraiment ressenti un très bel équilibre dans cet habitacle. De plus, on y retrouve pas mal d’espaces de rangement : jusqu’à 48 litres, ce qui est plus que correct. Nous n’avons rien à redire non plus concernant les places arrière. Avec 470 litres, le coffre se place aussi dans le haut du panier sur le segment. Pour couronner le tout, on y retrouve quelques astuces de rangement bien utiles, Skoda respectant son credo « Simply clever ».

Trois versions deux roues motrices sont commercialisées pour l’instant (voyez notre tableau ci-dessous). Nous avons pris le volant du Skoda Elroq 85, avec grosse batterie de 77 kWh, donc. Autonomie annoncée ? Près de 580 km. 286 ch animent les roues arrière. En plus des avantages connus sur la consommation et la motricité, cela libère les roues avant qui offrent un rayon de braquage ultra-court : super pratique en ville, pour les manœuvres ou pour faire des demi-tours ! Mais il y a aussi un inconvénient avec cette architecture aux roues arrière motrices : le poids, qui s’élève dans ce cas à 2.119 kg. Mais à aucun moment, en matière de comportement routier, nous avons été gêné. Skoda a effectué un excellent boulot. Seule la sensation au freinage manque parfois un peu de constance. Les palettes au volant permettent de régler la récupération d’énergie sur 3 niveaux, en plus du mode roue-libre. Différents modes de conduite existent également mais cette version a bien assez de puissance pour se montrer prête à bondir en toutes circonstances !

Dans le meilleur des cas, avec des routes permettant une faible consommation et beaucoup d’anticipation, nous avons relevé une consommation de 16,1 kWh/100 km. C’est supérieur à ce que Skoda annonce (15,4 kWh/100 km en finition Corporate). Et avec un peu d’autoroute, la conso grimpe encore. De quoi relever une moyenne de 17,8 kWh/100 km sur l’ensemble de notre essai de 315 km. À ce stade, il restait encore 26% de batterie et 123 km d’autonomie. On atteindra donc assez facilement les 430 km réels, sauf si vous passez tout votre temps sur la voie rapide…

Un dernier mot s’impose concernant la recharge. La batterie de l’Elroq 85 permet d’encaisser jusqu’à 175 kW en DC, de quoi récupérer, au mieux, de 10 à 80% de batterie en 28 minutes.

On en vient aux fameux aspects financiers. Comparons avec un Karoq essence équivalent (1.5 TSI Sportline boîte auto DSG). Oui, sur catalogue, l’Elroq reste un peu plus cher. Cela se traduit également dans le loyer : 684 € contre 722 € HTVA/mois. Mais quand on calcule le TCO 2, il n’y a pas photo : 948 € pour l’Elroq contre 1.424 € pour le Karoq (contrat de 48 mois/80.000 km) !

Ce n’est pas tout à fait nouveau en fleet, notamment dû à la fiscalité : l’électrique revient moins cher que le thermique. Mais l’Elroq confirme que, de manière générale, des voitures électriques plus abordables arrivent sur le marché.

Tout n’est pas rose pour autant pour le Skoda Elroq. Avec les Kia EV3, Volvo EX30, Smart #1, Renault Scenic E-Tech et autres arrivants, la concurrence est féroce ! Et puis, en matière de loyer, le Skoda Enyaq, plus grand, n’est qu’une cinquantaine d’euros par mois plus cher en moyenne.

Cela n’empêche pas que le Skoda Elroq sera, assurément, l’une de nos belles découvertes en 2025.