Fleet test Xpeng P7 : une berline généreuse pour son prix

Pour la plupart des marques, la berline classique a presque complètement disparu, ensevelie sous le déluge de SUV et de crossovers de toutes sortes et de différentes tailles. À quelques exceptions près, les amateurs du genre ne peuvent se tourner que vers les marques premium allemandes Audi, BMW ou Mercedes, voire plus loin vers BYD, Hyundai, Tesla ou Polestar. Xpeng fait maintenant également partie de cette liste, car en plus des SUV G6 et G9, le distributeur Hedin Automotive propose la berline P7.

Avec ses 4,88 mètres de long, elle se situe parfaitement entre la Tesla Model 3 ou la BMW i4 et la Model S ou i5. Elle est un peu plus courte que l’Audi A6 e-tron nouvellement lancée ou que la Mercedes EQE. La Hyundai Ioniq 6 a la même taille à 2 cm près. Comme l’originale coréenne – et comme la Model 3, l’i5 ou l’EQE – la P7 est une pure quatre portes.

Avec un volume de 440 litres, le coffre est suffisamment spacieux (bien que ce volume ne soit pas exceptionnel aujourd’hui), mais reste moins pratique qu’un modèle doté d’une cinquième porte. De plus, la visibilité arrière est loin d’être idéale avec la petite lunette arrière.

Quoi qu’il en soit, les goûts et les couleurs ne se discutent pas. Mais même si la P7 est déjà commercialisée depuis 5 ans (ailleurs que chez nous), nous trouvons que son design est réussi. Elle est également aérodynamique, puisque cette chinoise avance un joli Cx de 0,23 – ce qui, pour un VE, se ressent toujours dans son autonomie. Si vous trouvez la P7 un peu trop discrète, vous pouvez aussi l’obtenir avec des portes spectaculaires à ouverture en élytre. De quoi retenir toute l’attention lorsque vous arrivez quelque part ! Mais pour les obtenir, il faudra opter pour la version haut de gamme.

La P7 est disponible en trois versions, à commencer par la Long Range, dont un seul moteur électrique transmet 276 ch aux roues arrière. La Performance, grâce à un moteur supplémentaire sur l’essieu avant, affiche 473 ch et une transmission intégrale. Enfin, l’édition Wing possède la même motorisation, mais se distingue par les portes en élytre en plus d’une suspension adaptative. Etant donné le copieux supplément de prix (20 000 € en plus du prix catalogue de la version Long Range…), nous soupçonnons que cette version ne sera pas très souvent choisie.

Dans les trois cas, la batterie est la même. Elle a une capacité de 86,2 kWh (82,7 net), bonne pour une autonomie WLTP allant jusqu’à 505 km dans les versions à deux moteurs et jusqu’à 576 km dans la version propulsion, qui, soit dit en passant, repose sur des roues de 18 pouces (contre 19 pouces pour les AWD). Contrairement aux G6 et G9, la P7 n’utilise pas encore une architecture à 800 volts. Par conséquent, la vitesse de charge maximale en courant continu DC pointe à 175 kW. La charge de 10 à 80% prend donc, au mieux, un peu moins d’une demi-heure.

Comme dans les G6 et G9, le meuble de bord est dominé par deux écrans, un de 10,25 pouces derrière le volant pour les instruments et un tactile de 14,96 pouces au centre. Et là encore, vous devez vous tourner vers ce dernier pour contrôler à peu près tout, ce qui n’est pas toujours très simple d’utilisation. Heureusement, il y a quelques touches de raccourci qui sont toujours disponibles. Dans le P7, elles sont disposées verticalement, à gauche de l’écran, ce qui est moins pratique que dans ses frères SUV (plus jeunes), où elles sont affichées horizontalement en bas de l’écran.

En outre, vous pouvez faire glisser un menu déroulant dans lequel vous trouverez également quelques raccourcis pratiques, comme le bouton permettant de désactiver l’avertisseur sonore de dépassement de vitesse. Les petits désagréments sont les mêmes que sur les autres modèles de Xpeng. L’ordinateur de bord n’affiche que la moyenne du dernier trajet (et non sur une période plus longue). Il n’y a pas de bouton pour arrêter le régulateur de vitesse et, lorsque vous vous approchez de la voiture, les portes ne se déverrouillent automatiquement que si vous utilisez votre smartphone comme clé.

L’ergonomie contestable « tout tactile » mise à part, l’intérieur de la P7 se montre agréable. L’impression de qualité est bonne et les sièges avant sont confortables tout en offrant un bon maintien. L’assise à l’arrière est également bonne, du moins pour les deux sièges extérieurs. On entre à bord de manière fluide malgré la ligne de toit inclinée et il y a suffisamment d’espace pour la tête et les jambes. Seul le siège du milieu est moins intéressant : il est inconfortable et les passagers d’environ 1,80 mètre frottent leur tête contre le pavillon.

La version Performance de la P7 ne met que 4,1 secondes pour accélérer de 0 à 100 km/h, mais la version Long Range que nous avons testée demande 6,7 secondes. Ce qui est plus que raisonnable. Cependant, nous avons été particulièrement impressionnés par le confort de conduite. La suspension classique de notre voiture d’essai a remarquablement bien absorbé les nids-de-poule et les bosses, tout en offrant un filtrage décent des petites imperfections routières. De plus, l’ensemble soutient la caisse de façon décente. Un contact soyeux avec la route, en d’autres termes, sans risquer d’avoir le mal de mer comme dans la Zeekr 001.

Ce bon comportement s’explique peut-être aussi grâce aux roues de « seulement » 18 pouces et au poids – pour un VE de cette taille – somme toute raisonnable : à vide, la P7 Long Range RWD affiche 2 020 kg sur la balance.

Nous avons déjà mentionné que la Xpeng P7 se situe entre la Tesla Model 3 et la Model S en termes de taille. En termes de prix, cependant, elle penche davantage vers la Model 3 : en version Long Range RWD, elle coûte 41 314,05 € HTVA. Cela la rend beaucoup moins chère que ses rivales premium allemandes, et même que la Hyundai Ioniq 6 avec une batterie similaire. De plus, on peut difficilement faire grimper la facture finale avec des options, car il n’y en a presque pas : seulement une couleur de carrosserie autre que le blanc (743,80 € ou 991,74 € HTVA) et le pack Premium Seat et Audio (3 297,52 € HTVA). Même au niveau des jantes, pas le choix : 18 pouces sur les RWD et 19 sur les AWD. Se démarquer des autres conducteurs de P7 sur le parking de l’entreprise devient donc difficile… En ce qui concerne la consommation de carburant, nous étions généralement autour de 18 kWh/100 km, même sur les trajets qui impliquaient de l’autoroute. Avec cela, une autonomie de plus de 450 km devrait certainement être réalisable – sauf dans des conditions hivernales, bien sûr. En termes de TCO2, en supposant un montant mensuel de location d’environ 860 € HT (80 000 km – 4 ans), comptez sur 1.114,18 € par mois.

Xpeng P7 Long Range RWD