Prolongation du régime fiscal des PHEV’s: « un mauvais signal » selon EV Belgium

« À une étape cruciale de l’électrification du transport de personnes en Belgique, le gouvernement fédéral choisit de prolonger les avantages fiscaux accordés aux véhicules hybrides rechargeables. Cette décision, motivée par des pressions politiques, va à l’encontre de la voie européenne, ne tient pas compte des émissions réelles de ces véhicules et impose des coûts inutiles aux citoyens et aux entreprises. EV Belgium demande une révision de cette mesure et demande que la priorité soit donnée à la mobilité zéro émission à part entière.

La Belgique est aujourd’hui un leader dans l’électrification de son parc automobile et dans le déploiement de l’infrastructure de recharge. Au lieu de renforcer cette position, le gouvernement choisit de continuer à soutenir fiscalement une technologie dépassée. Les véhicules hybrides rechargeables sont en pratique beaucoup plus polluants qu’on ne le suppose. Aucun pays européen ne choisit aujourd’hui activement cette voie. Les ventes de véhicules hybrides rechargeables ont chuté de plus de 30 % en 2024 et la tendance se poursuit : une chute de 60 % est imminente d’ici la fin de 2025.

Selon EV Belgium, cette mesure contribue à fausser l’image des coûts. La soi-disant neutralité budgétaire n’est atteinte qu’en imposant des charges supplémentaires ailleurs dans le système, en particulier sur les véhicules plus anciens. En réalité, les coûts structurels se répercutent ailleurs : sur les entreprises, les travailleurs et la société. Le coût du carburant, la réduction de la déductibilité fiscale et l’ATN augmenteront considérablement au cours des prochaines années pour ceux qui opteront pour un PHEV. De plus, l’introduction de l’ETS2 à partir de 2027, le système européen de tarification du carbone pour les transports et le chauffage des bâtiments, entraînera une augmentation structurelle des prix des carburants. Cette mesure amplifie involontairement cet effet, uniquement pour les véhicules qui fonctionnent encore largement au carburant fossile. pour ceux qui optent pour un PHEV, alors que la part des kilomètres parcourus en mode électrique dans ce groupe reste souvent limitée. En outre, la prolongation de l’avantage fiscal entraîne un retard dans les réductions de CO2, ce qui accroît la pression sur d’autres secteurs tels que l’agriculture et l’industrie.

Selon EV Belgium, les chiffres concernant l’impact sur les objectifs climatiques font défaut. Ses propres calculs montrent que cette mesure conduira à 95 000 PHEV supplémentaires et 100 000 voitures à zéro émission de moins d’ici 2030, avec des émissions supplémentaires attendues de 87 000 tonnes de CO2 par an.

La Belgique a pris l’engagement européen de réduire de 47 % les émissions de CO2 dans les transports d’ici à 2030. Aujourd’hui, le transport est à la traîne par rapport aux autres secteurs. Si cette mesure est maintenue, la crédibilité de la politique climatique belge sera mise à mal.

EV Belgium demande au gouvernement de ne pas mettre en œuvre la prolongation de la déductibilité pour les véhicules hybrides rechargeables et de s’engager pleinement en faveur de la mobilité durable. Le secteur est prêt et demande une politique cohérente et ambitieuse.

« La transition climatique exige des politiques justes et fermes. Avec cette mesure, la Belgique perd non seulement ses objectifs d’émission, mais aussi de la crédibilité », conclut Philippe Vangeel, directeur d’EV Belgium.