Le 17 mars 2025 à 15h07
par Kevin Kersemans
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XPOfleet Mobility Day 2025: s’armer contre la complexité à venir

L’édition 2025 de l’XPOfleet Mobility Day s’est déroulée le 13 mars dernier au Kinepolis d’Anvers, en présence d’environ deux cents invités, principalement des gestionnaires de flotte, mais aussi des responsables des ressources humaines et d’autres décideurs. Le thème récurrent de la journée était la complexité croissante à laquelle sont confrontés les différents acteurs du secteur de la gestion de flotte et de la mobilité. En tant que fidèle partenaire média, link2fleet était évidemment présent. Voici ce qu’il faut retenir de cette journée.

Après l’accueil, le PDG Eric Van Bael a donné le coup d’envoi de l’événement en faisant le point sur les étapes les plus importantes depuis le précédent XPOfleet Mobility Day. Bien entendu, une grande attention a été accordée à Muto, la nouvelle solution logicielle de l’entreprise qui a été introduite l’année dernière et qui remplacera à terme le système actuel de gestion de flotte XPOfleet.

Pour que la transition par étapes se déroule sans heurts pour tous les clients, une équipe de migration spéciale composée de nouveaux talents a été mise en place sous la direction de Jens Gorrebeeck, qui est venu faire le point et a souligné que la nouvelle plateforme va bien au-delà de la simple gestion de flotte, car « l’importance de la mobilité alternative augmente, même si la voiture de société restera la plus importante pour le moment ».

Facteurs disruptifs

Ward Martens, managing partner d’EuroFleet Consult, a ensuite pris la parole. Il a évoqué les différentes tendances qui bouleversent le marché automobile. Par exemple, la montée du protectionnisme dans un monde polarisé et le rôle de l’Europe dans ce phénomène. Ou encore l’arrivée des marques chinoises, qui sont aux prises avec une surproduction sur leur propre marché et se tournent donc massivement vers notre région, et qui ont également un impact énorme sur la dynamique des constructeurs existants « au niveau des politiques automobiles et de la composition des flottes de véhicules ».

Et puis il y a bien sûr la politique au niveau européen, avec le délai qui a été récemment accordé aux constructeurs pour réduire les émissions moyennes de CO2 de leur flotte (bien que la date butoir de 2035 reste en vigueur), mais aussi au niveau belge, avec la prolongation annoncée de la déductibilité pour les véhicules hybrides rechargeables.

Et puis, il y a les nouvelles homologations pour les véhicules hybrides rechargeables que l’Europe est en train d’introduire, ce qui signifie qu’au final, peut-être seul un nombre très limité de modèles sera éligible. En bref, cela ne devient pas plus facile pour les gestionnaires de flotte/mobilité. L’ouverture du budget mobilité augmentera également la charge administrative, en plus de la CSRD et d’autres obligations. Enfin, Ward Martens a souligné que les données générées par les véhicules deviendront de plus en plus importantes dans les années à venir et que nous devons trouver des moyens de les utiliser de manière optimale.

Pression croissante

Ensuite, ce fut le moment d’une table ronde avec Hans Kwaad, Niels Peereboom et Jeroen Bruinooge, respectivement directeur du développement commercial du groupe Autobinck et PDG d’EV Company, directeur des produits de Toogethr et PDG de Moove, qui font tous partie, comme XPOfleet, du groupe néerlandais Autobinck (comparable au groupe D’Ieteren en Belgique).

Au cours de cette discussion, les tendances précédemment évoquées ont été approfondies, mais le sujet a également porté sur la mobilité durable, la gestion intelligente du stationnement, la télématique et le covoiturage sans clé. Mais le public a également été invité à contribuer. Par exemple, un sondage interactif posait la question suivante : « Sous quel angle vous attendez-vous à la plus forte pression sur votre rôle/organisation au cours des deux prochaines années ? »

Une minorité (respectivement 15 % et 9 %) a répondu « Améliorer la durabilité (réduction du CO2, CSRD) » et « Satisfaction des employés (guerre des talents) », tandis que 39 % ont répondu « Nouvelles obligations gouvernementales (taxation, infrastructure de recharge sur site) ». Et 37 % considèrent que toutes les réponses ci-dessus sont des défis à relever dans une égale mesure. Les responsables de flotte/mobilité et des ressources humaines vont donc avoir fort à faire…

Guerre des Talents

Après le lunch, Kris Pensaert, co-PDG de Mobilityplus, a évoqué l’avenir de la mobilité électrique et de la gestion intelligente de l’énergie. Il a souligné que 2024 était une année record pour les véhicules électriques en Belgique, mais il a également insisté sur la complexité croissante, par exemple, du paiement des frais de recharge à domicile. Il a également utilisé quelques exemples pour montrer qu’avec une bonne politique automobile et un suivi adéquat, il est possible de réaliser d’importantes économies sur les coûts de recharge (rapide), jusqu’à dix millions d’euros par an pour une flotte de 1.000 véhicules. Et il a ajouté qu’un véhicule électrique est toujours meilleur en termes de coût total de possession qu’un véhicule à moteur à combustion, à condition qu’il soit bien géré.

Charlotte Castelein, PDG de l’agence de recrutement Bakker & Partners, a ensuite évoqué la mobilité comme un atout dans la guerre des talents. Lors d’un sondage interactif, 49 % de l’auditoire a répondu positivement à la question « Un candidat a-t-il déjà refusé un emploi dans votre entreprise en raison des possibilités de mobilité offertes ? » Charlotte Castelein a également déclaré que pour 50 à 75 % des candidats, la mobilité est un facteur décisif, mais aussi que la liberté de choix est importante, bien qu’il existe des différences selon la génération à laquelle appartient le candidat.

Sur ce point, elle a été rejointe par le conférencier suivant, Marc Wittenberg, directeur associé des services d’approvisionnement et de chaîne d’approvisionnement mondiaux du cabinet de conseil EY, qui dispose d’une flotte de 11.000 véhicules dans 21 pays. Il a également souligné les différences culturelles dans toutes ces régions. Par exemple, il a déclaré que depuis l’introduction d’un programme de mobilité en 2023, son entreprise aux Pays-Bas a déjà réduit le nombre de voitures de société de 17 %, mais qu’il a remarqué que les voitures occupent toujours une place plus importante auprès des employés en Belgique.

Former les conducteurs

Après Marc Wittenberg, c’était au tour d’Erwin Ollivier, directeur général d’Ethias Lease, de prendre la parole pour parler des VE et plus particulièrement de leurs batteries, de leur état de santé et des évolutions attendues. De son explication, nous avons appris que la dégradation des batteries n’est pas aussi mauvaise qu’on le craignait au départ, mais qu’il est important d’apprendre aux conducteurs une certaine discipline de charge : l’idéal étant de maintenir le niveau de charge de sa batterie entre 20 et 80 %.

L’après-midi s’est terminée par une table ronde sur le thème de la mobilité en général avec Britt De Winter (directrice de Mobilitypower), Charlotte Castelein (PDG de Bakker & Partner) et Edward Bauwens (directeur des ventes de D’Ieteren Mobility Company). Ensuite, les participants ont eu l’occasion d’échanger sur les présentations de la journée.

Les personnes intéressées peuvent d’ores et déjà noter que la prochaine édition de l’XPOfleet Mobility Day aura très probablement lieu le jeudi 12 mars 2026.

Kevin Kersemans

Kevin Kersemans, rédacteur de cet article

Kevin Kersemans est journaliste automobile avec plusieurs décennies d’expérience au compteur. Sa passion pour les voitures et tout ce qui fonctionne sur roues remonte à son enfance. Pour link2fleet, Kevin suit principalement l’actualité automobile et teste les dernières nouveautés.
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